"La Tulipe noire" d'Alexandre Dumas

Publié le par Michel Sender

"La Tulipe noire" d'Alexandre Dumas

« Le 20 août 1672, la ville de La Haye, si vivante, si blanche, si coquette que l’on dirait que tous les jours sont des dimanches, la ville de La Haye, avec son parc ombreux, avec ces [sic] grands arbres inclinés sur ses maisons gothiques, avec les larges miroirs de ses canaux dans lesquels se reflètent ses clochers aux coupoles presque orientales ; la ville de La Haye, la capitale des sept Provinces-Unies, gonflait toutes ses artères d’un flot noir et rouge de citoyens pressés, haletants, inquiets, lesquels couraient, le couteau à la ceinture, le mousquet sur l’épaule ou le bâton à la main, vers le Buytenhoff, formidable prison dont on montre encore aujourd’hui les fenêtres grillées et où, depuis l’accusation d’assassinat portée contre lui par le chirurgien Tyckelaer, languissait Corneille de Witt, frère de l’ex-grand pensionnaire de Hollande. » [*]

 

Arte ne cessant de rediffuser La Tulipe noire, très mauvais film avec Alain Delon et qui n’a strictement rien à voir (à part le titre) avec le livre d’Alexandre Dumas, j’ai eu envie de me replonger dans le roman original.

J’ai choisi une édition Marabout, plus espacée que celle de la « Bibliothèque précieuse »-Librairie Gründ ramassée sur 224 pages : mal m’en a pris, car je suis tombé, dès les premières lignes, sur une grosse coquille !

Peu importe. Écrit en collaboration avec Auguste Maquet et publié en 1850 chez Baudry sur trois tomes très étirés typographiquement, pour être ensuite divisé en trente-deux chapitres et une conclusion, La Tulipe noire connut de nombreuses éditions avec moult variantes orthographiques comme souvent dans la littérature populaire.

Ce qui compte, c’est combien cette intrigue – autour d’un homme emprisonné (Cornélius van Baerle ou van Baërle) obsédé par la création d’une tulipe et persécuté par son voisin, amoureux de la fille (Rosa) de l’horrible geôlier Gryphus –, malgré le style feuilletonesque et compassé du genre, tient fort bien la route, avec une grande vigueur digne des Trois Mousquetaires.

La Hollande du XVIIe siècle correspond au cadre historique nécessaire aux recherches horticoles et botaniques ; nous vibrons de légitime révolte devant l’injustice du temps qui frappe le héros (« Il était trop peu coupable pour la mort, mais il était trop coupable pour la liberté ») et espérons un happy end à la relation des amants malheureux : « Une fleur et une femme, l’une et l’autre à jamais perdues pour lui ».

 

Michel Sender.

 

[*] La Tulipe noire d’Alexandre Dumas, collection « Marabout Géant » n° G 185, éditions Gérard & Cie, Verviers (Belgique), sans date ; 320 pages.

"La Tulipe noire" d'Alexandre Dumas

J’ai également consulté (outre Gallica, Wikisource, Internet Archive, Google Books et « Ebooks libres et gratuits ») :

La Tulipe noire d’Alexandre Dumas père, collection « Bibliothèque précieuse », Librairie Gründ, Paris, 4e trimestre 1954 ; 224 pages.

Publié dans Littérature

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