"Et ainsi de suite" de Jean-Luc Mélenchon
« Lois après lois, détails après détails, c’est tout un environnement législatif qui a été modifié de fond en comble. Le domaine de l’arbitraire et des privations de liberté s’est considérablement étendu. Le monde des droits collectifs et des libertés individuelles en France n’est plus celui d’une démocratie comme nous en avions l’usage et la tradition avant le régime Macron. Nous sommes devenus ce pays où la police a le visage de Christophe Castaner et la justice celui de Nicole Belloubet, deux politiciens carriéristes fuyards du naufrage du PS. Ils affichent le plus honteux bilan de violences et de répression depuis de nombreuses décennies. » [*]
C’est ce que je retiens du dernier livre de Jean-Luc Mélenchon que l’on m’a offert récemment.
Il s’agit d’un ouvrage de circonstance paru le jour (19 septembre 2019) de l’ouverture du procès intenté à des responsables de La France insoumise suite à des perquisitions en octobre 2018.
On ne sait comment résumer ces poursuites ni même les accusations tellement elles semblent frappées de ridicule, nonobstant le cirque médiatique et l’absurdité des condamnations.
Mais Jean-Luc Mélenchon, dans des réflexions politiques mêlées des digressions d’un diariste en vacances, analyse très efficacement le contexte judiciaro-policier de cette période marquée par l’épouvantable répression des Gilets jaunes, la terrible bavure pendant la Fête de la musique à Nantes ou les tentatives de criminaliser les décrocheurs de portrait du président.
Il reprend alors, dans l’affaire des perquisitions, de façon très convaincante la notion anglo-saxonne du lawfare sur l’utilisation de la justice pour réprimer ou affaiblir des adversaires politiques.
On voudrait rire de l’actuel Ubu-Roi de France, sauf que, entouré des oligarques patronaux, des courtisans et serviteurs habituels, il s’attaque méthodiquement à toute la partie populaire de ses concitoyens qui, quant à elle, le déteste copieusement.
Car on voit bien la lutte des classes à l’œuvre, celle d’une machinerie dirigeante acharnée systématiquement à remettre en cause la recherche de sécurité et de protection sociales qui préoccupe légitimement les masses laborieuses.
Michel Sender.
[*] Et ainsi de suite de Jean-Luc Mélenchon, collection « Le monde à l’endroit » dirigée par Cécile Amar, éditions Plon, Paris, septembre 2019 ; 192 p., 10 €.