Oscar Wilde illustré par Mervyn Peake (suite)
Je ne connaissais pas Mervyn Peake (1911-1968), peintre et écrivain anglais dont Patrick Reumaux a traduit chez Stock dans les années soixante-dix la trilogie de Gormenghast, rééditée par Phébus et maintenant disponible en « Points ».
C’est l’envie de lire des poèmes d’Oscar Wilde – peu connus en France (hors peut-être La Ballade de la geôle de Reading, en fait très tôt traduite, dès 1898, par Henry D. Davray, au Mercure de France), et ce malgré les nombreuses traductions (hélas, en prose) d’Albert Savine chez Stock au début du siècle (disponibles aujourd’hui sur Gallica) – qui m’a conduit à découvrir ses dessins.
Et ça commence fort, avec La Sphinge (voir l’illustration ci-dessus) :
« Dans un coin sombre de ma chambre depuis plus longtemps que je l’imagine
Une belle Sphinge silencieuse m’observe dans la pénombre mouvante. »
Mervyn Peake illustrateur s’est fondu dans les poèmes d’Oscar Wilde et en a sélectionné des passages, pour constituer en quelque sorte son anthologie personnelle, en les recopiant à la main (ça se faisait beaucoup, même chez nous) : ses choix par eux-mêmes sont une trace, un aperçu, une manière aussi de célébration et de connivence...
L’œuvre poétique d’Oscar Wilde (elle a précédé de beaucoup ses nouvelles et ses pièces de théâtre) n’est pas secondaire, bien au contraire !
Michel Sender.
L’édition (c’est celle que j’utilise couramment) des Œuvres d’Oscar Wilde dans « La Pochothèque » du Livre de Poche (Librairie Générale Française, Paris, 2000 ; 1520 p.), coordonnée par Pascal Aquien, ne propose qu’un choix de poèmes (Le Jardin d’Éros, par exemple, n’y figure pas).
En anglais, j’utilise (édition non scientifique mais très pratique, achetée chez Maxi Livres) The Complete Illustrated Stories, Plays & Poems of Oscar Wilde de Chancellor Press (Londres, 1986 ; relié-cartonné sous jaquette, imprimé en Tchécoslovaquie, 864 p.).