Une "ariette oubliée" de Paul Verlaine

Publié le par Michel Sender

Une "ariette oubliée" de Paul Verlaine

Il pleut doucement sur la ville.

ARTHUR RIMBAUD.

 

Il pleure dans mon cœur

Comme il pleut sur la ville,

Quelle est cette langueur

Qui pénètre mon cœur ?

 

O bruit doux de la pluie

Par terre et sur les toits !

Pour un cœur qui s’ennuie

O le chant de la pluie !

 

Il pleure sans raison

Dans ce cœur qui s’écœure.

Quoi ! nulle trahison ?

Ce deuil est sans raison.

 

C’est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

Sans amour et sans haine,

Mon cœur a tant de peine !

 

PAUL VERLAINE

 

Ariettes oubliées, III, dans Romances sans paroles : Paul Verlaine, Poésies choisies, avec une notice biographique, une notice littéraire et des notes explicatives par Roger Lefèvre, agrégé des lettres, professeur de première au lycée du Havre, « Classiques illustrés Vaubourdolle », Librairie Hachette, Paris, 1956 ; 96 pages (imprimé au 4e trimestre 1957).

Publié dans Littérature

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