Une "ariette oubliée" de Paul Verlaine
Il pleut doucement sur la ville.
ARTHUR RIMBAUD.
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie
O le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine !
PAUL VERLAINE
Ariettes oubliées, III, dans Romances sans paroles : Paul Verlaine, Poésies choisies, avec une notice biographique, une notice littéraire et des notes explicatives par Roger Lefèvre, agrégé des lettres, professeur de première au lycée du Havre, « Classiques illustrés Vaubourdolle », Librairie Hachette, Paris, 1956 ; 96 pages (imprimé au 4e trimestre 1957).