Didier Daeninckx et Willy Ronis

Publié le par Michel Sender


[Sur ce blog, le 13 septembre dernier, j’ai parlé comme d’une « “invention” plausible » le fait que Willy Ronis figure dans le dernier roman de Didier Daeninckx. À ce propos, Didier Daeninckx lui-même m’a adressé quelques lignes de précisions que je trouve révélatrices de sa façon de travailler – et de sa complicité avec Willy Ronis. Les voici.]

Quand j'ai décidé de situer mon roman en février 1955, au moment où Aragon écrit son poème, je suis allé consulter les archives du journal L’Humanité.

Dans un numéro de ce mois-là, une photo, mal imprimée, mal recadrée, non signée, a attiré mon attention. J'ai cru reconnaître une photo sublime de Willy Ronis qui figure dans le Belleville-Ménilmontant.

Une réunion de jeunes gens autour d'une table, éclairés par des bougies.

C'était bien elle, défigurée par le redécoupage et l'impression désastreuse.

Elle accompagnait un reportage de Jean-Pierre Chabrol sur les bandes de jeunes à Paris (les J3, comme on les appelait alors en référence au numéro de la carte de ravitaillement des ados).

J'ai alors eu l'idée d'un journaliste qui conduirait mon enquête, et qui dans les premiers chapitres serait accompagné d'un photographe.

Je suis allé voir Willy pour lui demander s'il en était d'accord. La réponse a été immédiate et positive. Cela lui faisait plaisir de devenir personnage de roman.

Didier Daeninckx.

Publié dans Littérature

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M
Chères amies, merci de vos visites et de vos commentaires. Je pense bien à vous, bien amicalement, Michel Sender.
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G
Michel, je te remercie sincèrement pour ce témoignage, pour tout le travail que tu nous présentes comme un dessert, merci, merci, merci, amitiés Gaby
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T
Deux connaisseurs (et amoureux) du Paris populaire et, peut-être, un autre point commun, disons généalogique : Daeninckx et Ronis, deux noms qui fleurent bon la terre du nord entre Bruges et Berlin. Ce seul point commun ne suffirait pas mais il n'est pas négligeable. On aurait grand tort de ne pas prendre en compte nos racines.
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L
Je passe en coup de vent, le curseur se promène à la hâte, je dois déjà filer... promis, je reviendrai car j'ai croisé plein de choses intéressantes. Amicalement
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